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le miracle de purun bhagat

où le surprenait la nuit, parfois dans un monastère de Sunnyasis, voisin de la route, parfois près des piliers de terre d’un autel à Kala Pir, où les Jogis, autre classe nébuleuse de saints hommes, le recevaient comme ils accueillent ceux qui savent la juste importance due aux castes et aux classes ; parfois aux portes de quelque petit village hindou, où les enfants venaient furtivement lui apporter les aliments que leurs parents avaient préparés ; et, d’autres fois, sur la pente nue des pâturages, où la flamme de son feu de bois mort réveillait les chameaux assoupis. C’était tout un pour Purun Dass — ou Purun Bhagat, comme il se nommait lui-même maintenant. Terre, gens, nourriture, tout se valait pour lui ; mais, inconsciemment, ses pieds le portaient dans les directions du nord et de l’est ; du sud, il remonta vers Rohtak, de Rohtak à Karnoul, de Karnoul aux ruines de Samanah ; puis il suivit le lit desséché du Gugger, qui ne se remplit que lorsque la pluie tombe dans la montagne, jusqu’au jour où il aperçut dans le ciel la ligne lointaine des grands Himalayas.

Purun Bhagat sourit : il se rappelait que sa mère était une brahmane de naissance rajpoute, de la vallée de Kulu — une femme de la montagne,