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le second livre de la jungle

Kaa. Et je ne parle point pour de petites gens.

Hai, mai, mes frères, pleura Mowgli, en levant les bras avec un sanglot. Je ne sais ce que j’ai. Je ne voudrais pas m’en aller, et je me sens tiré par les deux pieds. Comment abandonner ces nuits ?

— Allons, lève les yeux, Petit Frère, répéta Baloo. Il n’y a pas de honte à cette chasse-là. Lorsque le miel est mangé, on abandonne le rayon vide.

— Lorsqu’on a jeté la peau, dit Kaa, on ne peut pas y rentrer de nouveau. C’est la Loi.

— Écoute, toi qui m’es plus cher que tout au monde, dit Baloo. Il n’y a ici ni mot ni volonté capables de te retenir. Lève les yeux. Qui peut interroger le Maître de la Jungle ? Je t’ai vu jouer parmi les cailloux blancs, à cette place, quand tu étais une petite grenouille ; et Bagheera, qui t’acheta au prix d’un jeune taureau fraîchement tué, là aussi t’a vu. De cet examen, nous deux seuls demeurons, car Raksha, ta mère nourrice, est morte, comme ton père nourricier ; les vieux Loups du clan sont tous morts depuis longtemps ; tu sais ce qu’est devenu Shere Khan ; et Akela est mort au milieu des dholes, où, sans ta sagesse et ta force, le second