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la course de printemps

que le miaou moqueur du petit chat sauvage moucheté, qui se glissait parmi les branches à la recherche de nids précoces. Alors, il trembla tout entier de rage, et tira à moitié son couteau. Puis il prit un air hautain, bien qu’il n’y eût là personne pour le voir, et descendit à grands pas sévères le flanc de la montagne, le menton en l’air et les sourcils froncés. Mais personne de son peuple ne lui fit de question, tant ils étaient tous occupés à leurs propres affaires.

— Oui, se dit Mowgli, bien qu’au fond du cœur il sentît qu’il n’avait pas raison. Que le Dhole Rouge arrive du Dekkan, ou que la Fleur Rouge danse parmi les bambous, et toute la Jungle accourt en pleurnichant aux pieds de Mowgli, et lui donne de grands noms d’éléphant. Mais, à l’heure qu’il est, il suffit que l’Œil-du-Printemps rougisse, ou que Mor se croie obligé de montrer ses pattes déplumées dans quelque danse de printemps, pour que la Jungle devient folle comme Tabaqui… Par le Taureau qui me racheta, suis-je ou non le Maître de la Jungle ? Silence !… Qu’est-ce que vous faites là ?

Deux jeunes loups du Clan descendaient un sentier au petit galop, à la recherche d’un terrain libre pour se battre. (On se rappelle que la Loi de la Jun-