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le second livre de la jungle

— Mauvaise chasse que celle-ci, dit enfin l’un d’eux.

— Bonne chasse, au contraire ! — dit Mowgli qui se leva hardiment à côté de la bête, et lui fixa le long couteau au défaut de l’épaule, en poussant dur pour éviter le coup de dent de l’agonie.

— Est-ce toi, Petit d’Homme ? — demanda Won-tolla de la rive.

— Demande aux morts, Étranger, répondit Mowgli. N’en as-tu pas vu descendre le courant ? J’ai fait manger la poussière à ces chiens ; je les ai bafoués en plein jour, et leur chef n’a plus de queue ; mais il en reste quelques-uns pour toi. Où veux-tu que je les mène ?

— Je vais attendre, dit Won-tolla. J’ai la longue nuit devant moi, et je verrai bien.

Les aboiements des loups de Seeonee se rapprochaient de plus en plus.

— Pour le Clan, pour tout le Clan, c’est juré !

Puis, en tournant un coude de la rivière, les dholes, parmi les sables et les hauts-fonds, échouèrent vis-à-vis des liteaux de Seeonee.

Alors, ils s’aperçurent de leur erreur. Ils auraient dû aborder un demi-mille plus haut, et charger les loups en terrain sec. Maintenant, il était trop