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le second livre de la jungle

espace d’un demi-mille autour de leur patrie, toute trace s’écartait. Depuis des siècles, le Petit Peuple s’y était fixé, essaimant de fissure en fissure, sans se lasser d’essaimer encore ; des traînées de miel desséché tachaient le marbre blanc, tandis que, hauts, profonds et noirs, les rayons s’étageaient dans l’obscurité des grottes. Et ni homme, ni bête, ni feu, ni eau ne les avaient jamais atteintes. La gorge, dans toute sa longueur, semblait, sur les deux côtés, tendue de velours sombre à reflets miroitants, et Mowgli se laissa couler davantage en les regardant, car c’étaient les millions d’abeilles agglomérées, qui dormaient. On voyait encore des blocs et des festons, et comme des troncs d’arbres pourris, bossuant la paroi du rocher : vieux rayons des années passées, ou nouvelles cités bâties dans l’ombre de la gorge abritée ; et des masses de débris spongieux et pourris avaient roulé et restaient suspendus parmi les arbres et les lianes qui s’attachaient à la paroi. En écoutant, il entendit maintes fois le bruissement et le glissement des rayons trop chargés comme ils versaient, s’en allaient tomber quelque part à travers les galeries sombres ; puis, un grondement d’ailes irritées, et le monotone goutte-goutte-goutte du miel perdu s’écoulant jusqu’au