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le second livre de la jungle

la maison de Kadlu, la neige fondue tiédissait sur le feu, les pots commençaient à mijoter doucement, et la neige dégouttait du toit, pendant qu’Amoraq préparait un repas pour tout le village, que le dernier-né mâchait une tranche de fine graisse à goût de noisette, que les chasseurs, avec lenteur et méthode, s’emplissaient de viande de phoque jusqu’au gosier. Kotuko et la jeune fille racontèrent leur histoire. Les deux chiens étaient assis entre eux et, chaque fois que revenaient leurs noms, chacun dressait chacun une oreille et paraissaient aussi honteux que possible. Une fois qu’un chien a été fou et qu’il a recouvré la raison, il est pour toujours à l’abri de nouvelles attaques.

— Ainsi la tornaque ne nous a pas oubliés, dit Kotuko. La tempête a soufflé, la glace s’est rompue, et le phoque est venu derrière le poisson qu’effrayait la tempête. Maintenant, les nouveaux trous de phoques ne sont pas à deux jours d’ici. Que les bons chasseurs sortent demain et rapportent les phoques que j’ai tués — vingt-cinq phoques ensevelis dans la glace. Lorsque nous les aurons mangés, nous irons tous à la suite du phoque sur la banquise.

— Et vous, que faites-vous ? demanda le sor-