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trouva, près d’une jeune fille presque morte, trois femmes dont les hommes étaient descendus avec elles de très loin dans le Nord et avaient été broyés dans leurs petits kayaks de chasse pendant une expédition à la recherche du narval à longue corne. Kadlu, naturellement, ne pouvait que répartir les femmes parmi les huttes du village d’hiver, car aucun Inuit n’oserait refuser un repas à un étranger. Il ne sait jamais si son tour ne viendra pas de mendier lui-même. Amoraq prit la jeune fille, qui avait environ quatorze ans, comme une sorte de servante en sa maison. À la coupe de son capuchon pointu, et à la forme en as de carreau de ses guêtres blanches en peau de renne, ils supposèrent qu’elle venait de la terre d’Ellesmere. Elle n’avait jamais vu auparavant de casseroles en étain ni de traîneaux à patins de bois ; mais elle ne semblait pas déplaire à Kotuko, le garçon, ni à Kotuko, le chien.

Puis tous les renards s’en allèrent vers le sud, et le glouton lui-même, ce petit voleur grognon et camard des neiges, ne se donna même plus la peine de suivre la ligne de pièges vides que Kotuko tendait. La tribu perdit deux de ses meilleurs chasseurs, cruellement estropiés dans une