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le second livre de la jungle

Mowgli accourut et regarda.

— Le pied d’un chasseur Gond, dit-il. Regarde ! Ici, il a traîné son arc sur l’herbe. Voilà ce qui explique pourquoi la première piste avait tourné si brusquement. Le Grand Pied voulait se cacher du Petit Pied.

— C’est vrai, dit Bagheera. Eh bien ! De peur de brouiller les empreintes en croisant nos traces, suivons chacun une piste. Je suis le Grand Pied, Petit Frère, et toi, tu es le Petit Pied, le Gond.

Bagheera retourna d’un bond à la première piste, laissant Mowgli penché sur la curieuse trace aux orteils en dedans du petit sauvage des bois.

— Maintenant, — dit Bagheera, en avançant pas à pas le long de la chaîne que formaient les empreintes, — moi, le Grand Pied, je tourne ici. Puis, je me cache derrière un rocher, et me tiens immobile, sans oser changer mes pieds de place. Crie-moi ta voie, Petit Frère.

— Maintenant, moi, le Petit Pied, j’arrive au rocher, dit Mowgli, en remontant rapidement sa piste. Puis, je m’assois sous le rocher, appuyé sur ma main droite, et mon arc entre les orteils. J’attends longtemps, car la marque de mes pieds, ici, est profonde.