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le second livre de la jungle

c’était de nouveau le crépuscule, et il venait de rêver aux beaux cailloux qu’il avait jetés.

— Il faut au moins que je revoie la chose, dit-il.

Et il se laissa glisser le long d’une liane jusqu’à terre ; mais Bagheera était devant lui. Mowgli put l’entendre flairer dans le demi-jour.

— Où est la chose à pointe d’épine ? cria Mowgli.

— Un homme l’a prise. Voici sa trace.

— Nous allons voir maintenant si le Thuu dit vrai. Si la chose pointue est la Mort, cet homme-là mourra. Suivons.

— Il faut tuer d’abord, dit Bagheera. À ventre vide, œil négligent. Les hommes vont très lentement, et la Jungle est assez humide pour garder la plus légère empreinte.

Ils tuèrent aussitôt que possible, mais il ne s’écoula pas moins de trois heures avant qu’ils eussent fini leur repas, bu à leur soif, et pris la piste pour de bon. Le Peuple de la Jungle sait que rien ne répare le dommage d’un repas bousculé.

— Penses-tu que la chose pointue va se retourner dans la main de l’homme pour le tuer ? demanda Mowgli. Le Thuu a dit que c’était la Mort.