tant à lui seul que cinq autres pris au hasard dans le peuple de la Jungle.
— Tant pis pour toi. Une petite fente pourrait y laisser entrer un peu de sagesse…
Sahi plongea bien vite dans le fourré pour éviter que Mowgli ne lui tirât les piquants du nez, et Mowgli alla répéter à Baloo ce que lui avait dit Sahi. Baloo devint grave, et grommela moitié en lui-même :
— Si j’étais seul, je changerais sur l’heure de terrains de chasse, avant que les autres commencent seulement à réfléchir… Et pourtant… chasser parmi des étrangers, cela finit toujours par des batailles… et puis, ils pourraient faire du mal à mon Petit d’Homme. Il nous faut attendre et voir comment fleurit le mohwa.
Ce printemps-là, le mohwa, cet arbre que Baloo aimait tant, ne parvint pas à fleurir. Les fleurs de cire couleur crème, un peu verdâtres, furent tuées par la chaleur avant même de naître ; à peine s’il tomba quelques rares pétales, à l’odeur fétide, quand, debout sur ses pattes de derrière, Baloo se mit à secouer l’arbre. Alors, petit à petit, la chaleur, que n’avaient pas tempérée les pluies, s’insinua jusqu’au cœur de la Jungle, et la