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le second livre de la jungle

tions me protègent. Toute l’Inde sait que je suis sacré.

L’Adjudant, comme agent de la propreté publique — c’est un fonctionnaire de premier ordre — a permission d’aller partout où bon lui semble ; aussi le nôtre ne broncha pas.

— Je ne vaux pas un coup d’autre chose que d’un vieux soulier, dit le Chacal.

Et il écouta de nouveau.

— Entendez-vous ce pas ? continua-t-il. Ce n’était pas le cuir du pays, mais le pied chaussé d’un visage blanc. Écoutez encore. Voilà un bruit de fer là-haut, qui sonne sur du fer ? C’est un fusil ! Ami, ce sont les Anglais, vous savez, ces gens à démarche pesante et sans cervelle, qui viennent dire deux mots au Mugger.

— Prévenez-le alors. Quelqu’un l’appelait Protecteur du Pauvre, tout à l’heure, qui ressemblait assez à un Chacal affamé.

— Que mon cousin protège sa propre peau. Il m’a répété maintes et maintes fois qu’il n’y avait rien à craindre des visages blancs. Ce doivent être des visages blancs. Pas un villageois de Mugger Ghaut n’oserait venir s’attaquer à lui. Voyez, je l’avais dit que c’était un fusil ! Maintenant, la chance aidant, nous aurons à manger avant le