Page:Kipling - Le Second Livre de la jungle.djvu/186

Cette page a été validée par deux contributeurs.
175
les croque-morts

— Douce et profitable existence, ricana le Chacal en levant un regard interrogateur vers l’oiseau qui le dominait de toute sa hauteur. Et pas une seule fois, notez-le bien, il n’a jugé à propos de m’indiquer la place d’un relief oublié le long des berges. Cependant je lui ai cent fois signalé, à lui, de bonnes choses en train de barboter au bas de la rivière. Comme il est vrai, le proverbe : Le monde entier oublie le Chacal et le barbier une fois les nouvelles données ! Maintenant il va dormir ! Arrah !

— Comment un Chacal peut-il chasser avec un Mugger ? déclara l’Adjudant froidement. Gros voleur et petit voleur, il est aisé de prévoir à qui va le butin.

Le Chacal se retourna avec un glapissement d’impatience, et il allait se rouler en boule sous le tronc d’arbre, lorsque tout à coup il se tapit, et leva les yeux à travers les branches emmêlées, vers la partie du pont située à peu près au-dessus de sa tête.

— Qu’y a-t-il encore ? dit l’Adjudant, en ouvrant une aile inquiète.

— Attendez, on verra bien. Nous sommes sous leur vent, mais ce n’est pas nous qu’ils cherchent… il y a deux hommes.

— Des hommes, n’est-ce que cela ? Mes fonc-