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le second livre de la jungle

— Sont trois fois aussi grands que mon village. Mes bateaux, à moi, étaient bas et de couleur blanche, ils faisaient écumer l’eau sur leurs côtés, et n’étaient pas plus gros qu’il ne convient aux bateaux de quelqu’un qui dit la vérité. Ils me firent grand’peur, et je quittai l’eau pour revenir à ma rivière que voici, me cachant le jour et marchant la nuit, quand le secours des ruisseaux me faisait défaut. Je revins à mon village, mais je n’espérais pas y retrouver personne de mon peuple. Ils étaient là cependant, ils labouraient, semaient, fauchaient et marchaient çà et là dans leurs champs aussi tranquillement que leurs bestiaux.

— Restait-il toujours beaucoup à manger dans la rivière ? demanda le Chacal.

— Au delà de mes désirs. Même moi — et je ne me nourris pas de vase — même moi je me sentais las, et, je m’en souviens, un peu inquiet de cette descente continuelle de silencieux. J’entendis mon peuple dire dans le village que tous les Anglais étaient morts ; mais cependant, ceux qui descendaient, le visage dans l’eau, avec le courant, n’étaient pas des Anglais, mes gens le virent bien. Enfin mon peuple déclara qu’il valait mieux ne rien dire du tout, payer l’impôt et labourer la terre. Après long-