Page:Kipling - Le Second Livre de la jungle.djvu/175

Cette page a été validée par deux contributeurs.
164
le second livre de la jungle

précis ? En outre, notre nourriture est la même. Il l’a dit, fut la réponse du Chacal.

Cela ne pouvait qu’empirer les choses ; car ce qu’insinuait le Chacal, c’était que le Mugger devait avoir, durant cette marche à travers les terres, mangé sa nourriture fraîche, et fraîche chaque jour, au lieu de la garder avec lui jusqu’à ce qu’elle fût bien et dûment en état, selon l’usage de tout Mugger qui se respecte et de la plupart des bêtes fauves lorsqu’elles le peuvent. En fait, l’un des pires termes de mépris qui courent le long de la rivière est « mangeur de chair fraîche ». C’est presque aussi injurieux que d’appeler un homme cannibale.

— Il s’agit de nourriture mangée il y a de cela trente saisons, dit l’Adjudant conciliant. Nous en parlerions trente saisons de plus que cela ne la ferait pas revenir. Dis-nous maintenant ce qui arriva lorsque tu atteignis les eaux promises après cet extraordinaire voyage à pied. S’il fallait écouter chaque hurlement de chacal, les affaires de la ville s’arrêteraient, comme dit le proverbe.

Le Mugger dut être reconnaissant de l’interruption, car il continua précipitamment :

— Par la Droite et la Gauche du Gange ! lors-