crois qu’ils ne te retiendront pas. Dans un instant ils auront trop à penser. Ah !…
Il leva la tête et prêta l’oreille à des cris et des piétinements au dehors.
— Ils ont donc enfin laissé rentrer Buldeo ?
— On l’a envoyé ce matin pour te tuer, pleura Messua. L’as-tu rencontré ?
— Oui… nous… je l’ai rencontré. Il a une histoire à dire : et, pendant qu’il jase, on a le temps de faire beaucoup. Mais, d’abord, il faut que je connaisse leurs intentions. Réfléchissez un peu où vous voulez aller ? Vous me le direz quand je reviendrai.
Il bondit par la fenêtre et longea de nouveau en courant le mur du village jusqu’à portée d’oreille de la foule rassemblée sous le pipal. Buldeo, couché sur le sol, toussait et gémissait, pendant que chacun lui posait des questions. Les cheveux tombés sur les épaules, les pieds et les jambes écorchés d’avoir grimpé aux arbres, il pouvait à peine parler : mais il sentait vivement l’importance de sa situation. De temps en temps, il lisait quelque chose au sujet de diables, de chansons de diables et d’enchantements magiques, juste de quoi donner à la foule un avant-goût de ce qui allait suivre. Puis il demanda de l’eau.