sant de sourds gémissements ; son mari était attaché au bois de lit peinturluré. La porte de la hutte, qui ouvrait sur la rue, était hermétiquement fermée, et trois ou quatre individus, assis devant, s’y tenaient le dos appuyé.
Mowgli connaissait fort bien les us et coutumes des villageois. Sa raison lui démontrait que tant qu’ils seraient en train de manger, de causer et de fumer, ils ne penseraient pas à faire autre chose, mais que, aussitôt repus, ils commenceraient à devenir dangereux. Buldeo serait de retour avant longtemps, et si son escorte avait fait son devoir, il aurait une histoire des plus intéressantes à raconter… Là-dessus, il pénétra dans la hutte par la fenêtre, et, se penchant sur l’homme et sur la femme, il coupa leurs liens, les débarrassa de leurs baillons, puis regarda autour de lui s’il n’y avait pas un peu de lait.
Messua était à moitié folle de souffrance et de peur (on l’avait battue et lapidée toute la matinée), et Mowgli n’eut que le temps de lui mettre la main sur la bouche pour étouffer son cri. Son mari n’était qu’abasourdi et furieux : il restait assis à enlever la poussière et les débris de toutes sortes de sa barbe à demi arrachée.