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le second livre de la jungle

Les yeux clignotants, nous battons les champs.
                                   Écoutant, d’où nous sommes,
Au fond des roseaux, les sarcelles d’eau
          Chanter : Le Jour — le Jour aux Hommes !

Dans les chemins creux, à nos flancs poudreux
                                   A séché la rosée,
Où nous avons bu, la berge n’est plus
                                   Qu’une fange crispée ;
Car le traître soir livre et laisse voir
                                   Chaque empreinte de griffe ou d’ongle ;
Nous entendez-vous ? Bon sommeil à tous
                                   Qui gardez la loi de Jungle !


Mais aucune traduction n’en peut rendre l’effet, ni le glapissement de mépris dont les Quatre en soulignaient chaque note au craquement des branches dans les arbres, comme les hommes y grimpaient en hâte, et comme Buldeo commençait à répéter des formules d’incantations et de magie. Ensuite, les frères se couchèrent pour dormir ; car, pareils à tous ceux qui n’ont à compter, pour vivre, que sur leur propre effort, ils étaient d’esprit méthodique et personne ne travaille bien sans sommeil.

Entre temps, Mowgli dévorait les milles, neuf à l’heure, d’une allure preste et cadencée, heureux de se retrouver si bien en forme après tant de longs mois à l’étroit parmi les hommes. Sa première idée était de tirer Messua et son mari de la trappe,