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Vingt ou trente singes bondirent au dehors pour lui rapporter des noix et des pawpaws sauvages ; mais ils se mirent à se battre en route, et cela leur eût donné trop de peine de revenir avec ce qui restait de fruits. Mowgli était endolori et furieux autant qu’affamé, et il errait dans la cité vide, lançant de temps à autre le cri de chasse des étrangers, mais personne ne lui répondait, et il pensait qu’en vérité c’était un mauvais gîte qu’il avait atteint là.

— Tout ce qu’a dit Baloo au sujet des Bandar-Log est vrai, songeait-il en lui-même. Ils sont sans loi, sans cri de chasse, et sans chefs… rien qu’en mots absurdes et en petites mains adroites et pillardes. De sorte que si je meurs de faim ou suis tué en cet endroit, ce sera par ma propre faute. Mais il faut que j’essaie de retourner dans ma jungle. Baloo me battra sûrement, mais cela vaudra mieux que de faire la chasse à des billevesées en compagnie des Bandar-Log.

À peine se dirigeait-il vers le mur de la ville, que les singes le tirèrent en arrière, en lui disant qu’il ne connaissait pas son bonheur, et en le pinçant pour lui donner de la reconnaissance. Il serra les dents et ne dit rien, mais marcha, parmi le tumulte des singes braillants, jusqu’à une terrasse