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poir de rattraper les singes. — Quelle utilité de le tuer de coups, si tu ne l’avais pas averti ?

— Vite !… Ah, vite !… Nous… pouvons encore les rattraper ! haletait Baloo.

— À ce pas !… Il ne forcerait pas une vache blessée. Professeur de la Loi… frappeur d’enfants… un mille à rouler et tanguer de la sorte, et tu éclaterais. Assieds-toi tranquille et réfléchis ! Fais un plan ; ce n’est pas le moment de leur donner la chasse. Ils pourraient le laisser tomber, si nous les suivions de trop près.

Arrula ! Whoo !… Ils l’ont peut-être laissé tomber déjà, fatigués de le porter. Qui peut se fier aux Bandar-Log ?… Qu’on me mette des chauves-souris mortes sur la tête !… Qu’on me donne des os noirs à ronger !… Qu’on me roule dans les ruches des abeilles sauvages pour que j’y sois piqué à mort, et qu’on m’enterre avec l’hyène, car je suis le plus misérable des ours !… Arrulala ! Wakooa !… Ô Mowgli, Mowgli ! Pourquoi ne t’ai-je pas prémuni contre le Peuple Singe au lieu de te casser la tête ? Qui sait maintenant si mes coups n’ont pas fait fuir de sa mémoire la leçon du jour, et s’il ne se trouvera pas seul dans la jungle sans les maîtres mots ?

Baloo se prit la tête entre les pattes, et se mit