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à longue chevelure grise, qui était descendu avec l’Émir, poser des questions à un officier indigène.

— Maintenant, dit-il, comment est-on arrivé à cette chose étonnante ?

L’officier répondit :

— Un ordre a été donné, auquel on a obéi.

— Mais les bêtes sont-elles donc aussi intelligentes que les hommes ? demanda le chef.

— Elles obéissent, comme font les hommes : mulet, cheval, éléphant, ou bœuf, obéit à son conducteur, le conducteur à son sergent, le sergent à son lieutenant, le lieutenant à son capitaine, le capitaine à son major, le major à son colonel, le colonel au brigadier commandant trois régiments, le brigadier au général, qui obéit au Vice-Roi, qui est le serviteur de l’Impératrice. Voilà comment cela se fait.

— Je voudrais bien qu’il en soit de même en Afghanistan ! dit le chef ; car, là, nous n’obéissons qu’à notre propre volonté.

— Et c’est pour cela, — dit l’officier indigène, en frisant sa moustache, — que votre Émir, auquel vous n’obéissez pas, doit venir ici prendre les ordres de notre Vice-Roi.