Page:Kipling - Le Livre de la jungle, trad. Fabulet et Humières.djvu/296

Cette page a été validée par deux contributeurs.

— J’irai à la parade demain dans mon dog-cart, dit-elle.

— Où serez-vous ?

— À la gauche du second escadron. C’est moi qui règle le pas pour toute ma troupe, ma petite dame, dit-il poliment. Maintenant, il me faut retourner auprès de Dick. Ma queue est toute crottée, et il va avoir deux heures de gros travail à me panser avant la parade.


La grande revue de tous les trente mille hommes avait lieu dans l’après-midi, et Vixen et moi nous occupions une bonne place, tout près du Vice-Roi et de l’Émir d’Afghanistan. Celui-ci, coiffé d’un haut et gros bonnet d’astrakan noir, portait une grande étoile de diamants au milieu. La première partie de la revue fut radieuse, et les régiments défilèrent, vague sur vague de jambes se mouvant toutes ensemble et de fusils tous en ligne, jusqu’à nous brouiller les yeux. Puis, la Cavalerie arriva au son du magnifique galop de Bonnie Dundee, et Vixen dressa les oreilles à l’endroit où elle était assise dans le dog-cart. Le second escadron des Lanciers fila devant nous, et le cheval de troupe parut, la queue comme de la soie filée, faisant des cour-