faites pas attention à moi. Je suppose que vous autres, vous combattez en vous tenant debout sur la queue ?
— Une seule manière, — dirent-ils tous deux ensemble. (Ils devaient être jumeaux). — La voici : Mettre nos vingt attelages au gros canon aussitôt que Double-Queue commence à trompeter. (Double-Queue est le nom d’argot de camp par lequel on désigne l’éléphant.)
— Pourquoi Double-Queue trompette-t-il ? demanda le jeune mulet.
— Pour déclarer qu’il n’ira pas plus près de la fumée en face… Double-Queue est un grand poltron… Alors nous tirons tous ensemble le gros canon… Heya Hullah ! Heeyah ! Hullah ! Nous ne grimpons pas comme des chats ni ne courons comme des veaux. Nous allons à travers la plaine unie, les vingt jougs à la fois, jusqu’à ce qu’on nous dételle ; puis, nous paissons tandis que les gros canons causent à travers la plaine avec quelque ville derrière des murs de terre. Et des morceaux de mur s’écroulent, et la poussière s’élève comme si là-bas de grands troupeaux rentraient à l’étable.
— Oh ! Et vous choisissez ce moment pour paître ? dit le jeune mulet.