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la parade, franchit la culasse d’un canon, et retomba tout près du mulet.

— C’est honteux, — dit-il, en soufflant par les naseaux. — Ces chameaux ont encore dévalé dans nos lignes… c’est la troisième fois cette semaine. Le moyen pour un cheval de rester en forme si on ne le laisse pas dormir !… Qui est ici ?

— Je suis le mulet de la pièce de culasse du canon numéro deux de la Première Batterie à Vis, dit le mulet, et l’autre est un de vos amis. Il m’a réveillé aussi. Et vous ?

— Numéro quinze, troupe E., Cinquième Lanciers… Le cheval de Dick Cunliffe. Un peu de place, s’il vous plaît, là.

— Oh, pardon, dit le mulet. Il fait si noir qu’on n’y voit guère. Ces chameaux sont-ils assez écœurants ? J’ai quitté mes lignes pour chercher un peu de calme et de tranquillité par ici.

— Messeigneurs, dit le chameau avec humilité, nous avons fait de mauvais rêves dans la nuit, et nous avons eu très peur ! Je ne suis qu’un des chameaux de convoi du 39e d’Infanterie Indigène, et je ne suis pas aussi brave que vous, Messeigneurs.

— Alors pourquoi n’êtes-vous pas resté à porter