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— Qu’est-ce qu’ils feront ? cria petit Toomai.

— Ohé ! petit. Tu es donc là ? Eh bien, je vais te le dire : car toi, tu as du bon sens. Ils danseront, voilà ! Et ton père, qui a nettoyé toutes les montagnes de tous les éléphants, fera bien de mettre double chaîne à ses piquets, ce soir.

— Qu’est-ce qu’il raconte ? fit Grand Toomai. Pendant quarante années, de père en fils, nous avons gardé les éléphants, et nous n’avons jamais entendu parler de ces danses-là.

— Oui, mais un homme des plaines, qui vit dans une hutte, ne connaît que les quatre murs de sa hutte… Eh bien, laisse tes éléphants sans entraves, ce soir, tu verras ce qui arrivera. Quant à leur danse, j’ai vu la place où… Bapree bap ! combien de tournants a cette rivière Dihang ? Voici encore un gué, et il nous faut mettre les petits à la nage. Tenez-vous tranquilles, vous autres, là-bas derrière !…

Ainsi causant, se querellant, et pataugeant à travers les rivières, ils firent leur première étape, jusqu’à une sorte de camp destiné à recevoir les nouveaux éléphants. Mais ils avaient perdu patience, longtemps avant d’y arriver.

Là, les animaux furent enchaînés par les jam-