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avait un braque pour le garder… Si un serpent entrait dans la chambre maintenant…

Mais la mère de Teddy ne voulait même songer à de pareilles horreurs.

De bonne heure, le matin, Rikki-tikki vint au premier déjeuner sous la véranda, porté sur l’épaule de Teddy ; on lui donna une banane et un peu d’œuf à la coque, et il se laissa prendre sur les genoux des uns après les autres, parce qu’une mangouste bien élevée espère toujours devenir à quelque moment une mangouste domestique, et avoir des chambres pour courir au travers. Or, la mère de Riki-tikki (elle avait habité autrefois la maison du général à Segowlee) avait soigneusement instruit son fils de ce qu’il devait faire si jamais il rencontrait des hommes blancs.

Puis, Rikki-tikki sortit dans le jardin pour voir ce qu’il y avait à voir. C’était un grand jardin, seulement à demi cultivé, avec des buissons de roses Maréchal Niel aussi gros que des kiosques, des citronniers et des orangers, des bouquets de bambous et des fourrés de hautes herbes. Rikki-tikki se lécha les lèvres.

— Voilà un splendide terrain de chasse, dit-il.

À cette pensée, sa queue se hérissa en goupil-