Page:Kipling - Le Livre de la jungle, trad. Fabulet et Humières.djvu/102

Cette page a été validée par deux contributeurs.

dans la calme atmosphère des arbres. — Jamais plus je ne ferai un allié de Kaa.

Et il se secoua du haut en bas.

— Il en sait plus que nous, — dit Bagheera, en frissonnant — Un peu plus, si j’étais restée, je marchais dans sa gueule.

— Plus d’un prendra cette route avant que la lune se lève de nouveau, dit Baloo. Il fera bonne chasse… à sa manière.

— Mais qu’est-ce que tout cela signifiait ? — dit Mowgli, qui ne savait rien de la puissance de fascination du python. — Je n’ai rien vu de plus qu’un gros serpent en train de faire des ronds ridicules, jusqu’à ce qu’il fît noir. Et son nez était tout abîmé. Oh ! Oh !

— Mowgli, — dit Bagheera avec irritation, — son nez était abîmé à cause de toi, comme c’est à cause de toi que sont déchirés mes oreilles et mes flancs et mes pattes, ainsi que le mufle et les épaules de Baloo. Ni Baloo ni Bagheera ne seront en humeur de chasser avec plaisir pendant de longs jours.

— Ce n’est rien, dit Baloo, nous sommes rentrés en possession du petit d’homme.

— C’est vrai, mais il nous coûte cher ; il nous a coûté du temps qu’on aurait pu passer en chasses