mer sur le rivage, toussant, grognant, remontant la grève à plat ventre, dormant comme un chat sur le sable, puis se remettant à l’eau jusqu’à ce qu’enfin il se sentît vraiment en possession de son élément.
Vous pouvez imaginer quel bon temps, alors, il prit avec ses camarades, les plongeons sous les lames, les chevauchées sur la crête d’un brisant, les arrivées à terre avec un éternuement et un pouf, tandis que la grande vague filait en écumant, très haut sur le rivage ; la joie de se tenir tout droit sur sa queue et de se gratter la tête, comme font les vieilles gens, ou de jouer à Je suis le Roi du Château sur les roches herbues et glissantes qui affleuraient à ras d’écume. Parfois il voyait un mince aileron, semblable à l’aileron d’un gros requin, dérivant au large, non loin du bord, et il savait que c’était Killer Whale (la baleine tueuse), le Grampus, qui mange les jeunes phoques lorsqu’il peut les prendre — et Kotick fonçait vers la grève comme une flèche, et l’aileron s’en allait louvoyant lentement, comme s’il ne cherchait rien du tout.
À la fin d’octobre, les phoques commencèrent à quitter Saint-Paul pour la haute mer, par familles et par tribus ; les batailles cessèrent autour des nurseries, et les holluschickie jouaient où bon leur semblait.
— L’année prochaine, dit Matkah à Kotick, tu seras un holluschickie ; mais, cette année, il faut que tu apprennes à prendre du poisson.
Ils se mirent tous deux en route à travers le Pacifique, et Matkah montra à Kotick comment dormir sur le dos, les nageoires proprement bordées et son petit nez juste hors