Alors s’en vint Nqong, sortant du bain dans le marais salant et disant : « Il est cinq heures. »
Sur son derrière s’assit Dingo — Pauvre Chien Dingo — qui a toujours faim — couleur de poussière au soleil — qui tira la langue et fit : « Hou-ou ! »
Sur son derrière s’assit Kangourou — Petit Père Kangourou — la queue toute droite sous lui, en escabeau à traire les vaches, et dit :
— Dieu merci, voilà qui est fini !
Alors dit Nqong, qui est toujours bien élevé :
— Il faut remercier Dingo Chien Jaune. Après tout ce qu’il a fait pour toi !
Alors dit Kangourou — Père Kangourou le très fatigué :
— Il m’a chassé des lieux de mon enfance ; il a bouleversé mes heures de repas ; il a chahuté mon académie, et pour ce qui est de mes jambes, n’en parlons pas.
Alors dit Nqong :
— Peut-être je me trompe ; mais ne m’as-tu pas demandé de te rendre différent de tous les autres animaux, de même que très couru ?… Et il est cinq heures.
— Oui, dit Kangourou, j’aurais mieux fait de me taire. Je croyais que vous opériez au moyen de charmes et d’incantations ; mais ça, c’est une sale farce.