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— Oui, dit le Zèbre, mais ici ce n’est pas le Haut-Veldt… N’y voyez-vous pas ?

— Si, à présent ; mais, depuis hier, je n’y vois goutte. Comment ça se fait-il ?

— Laissez-nous nous lever, dit Zèbre, et nous vous montrerons.

Ils laissèrent le Zèbre et la Girafe se lever, et Zèbre se dirigea vers des buissons nains où le soleil jetait des ombres hachées, et Girafe vers des arbres assez hauts, où la lumière tombait en taches.

— Attention, maintenant ! dirent le Zèbre et la Girafe. Voilà comment c’est fait. Un — Deux — Trois ! Ousqu’est votre déjeuner ?

Léopard écarquilla les yeux, et l’Éthiopien de même, mais sans rien voir de plus que des ombres rayées et des ombres tachetées dans le sous-bois ; mais pas trace de Zèbre ni de Girafe. Ils s’en étaient allés, tout bonnement, se cacher parmi les ombres de la forêt.

— Hi ! hi ! dit l’Éthiopien, voilà un tour qui en vaut la peine. Profites-en, Léopard. Tu ressors sur ce fond sombre comme un savon blanc dans un seau à charbon.

— Ho ! ho ! dit le Léopard. Cela t’étonnerait-il beaucoup de savoir que tu as l’air, sur ce fond noir, d’un sinapisme sur un ramoneur ?

— Ça n’avancera pas le dîner de se donner des