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l’Homme et la Femme ont-ils fait cette grande lumière dans cette grande Caverne, et quel mal en souffrirons-nous ?

Chien Sauvage leva le museau et renifla l’odeur du mouton cuit et dit :

— J’irai voir ; je crois que c’est bon. Chat, viens avec moi.

— Nenni ! dit le Chat. Je suis le Chat qui s’en va tout seul et tous lieux se valent pour moi. Je n’irai pas.

— Donc, c’est fini nous deux, dit Chien Sauvage. Et il s’en fut au petit trot.

Il n’avait pas fait beaucoup de chemin que le Chat se dit : « Tous lieux se valent pour moi. Pourquoi n’irais-je pas voir aussi, voir, regarder, puis partir à mon gré ? » C’est pourquoi, tout doux, tout doux, à pieds de velours, il suivit Chien Sauvage et se cacha pour mieux entendre.

Quand Chien Sauvage atteignit l’entrée de la Caverne, il souleva du museau la peau du cheval sauvage et renifla la bonne odeur du mouton cuit, et la Femme, l’œil sur l’éclanche, l’entendit, et rit, et dit :

— Voici le premier. Sauvage enfant des Bois Sauvages, que veux-tu donc ?

Chien Sauvage dit :

— Ô mon Ennemie, Femme de mon Ennemi, qu’est-ce qui sent si bon par les Bois Sauvages ?