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et, d’un seul tour de langue, elle balayait toute une forêt à la fois, et l’avalait, et se couchait pour ruminer ensuite.

Kun ? dit Tout-ce-qu’il-y-avait-de-Vache.

Payah kun, dit l’Aîné des Magiciens.

Et il souffla sur la terre nue où elle avait mangé et sur la place où elle s’était couchée, et l’une devint le grand Désert Indien, et l’autre devint le Désert du Sahara, et on les trouve sur la carte.

Il alla vers l’Ouest et il trouva Tout-ce-qu’il-y-avait-de-Castor qui bâtissait une digue en travers des embouchures des larges rivières qu’on lui avait préparées.

Kun ? dit Tout-ce-qu’il-y-avait-de-Castor.

Payah kun, dit l’Aîné des Magiciens.

Et il souffla sur les arbres tombés et l’eau tranquille, et ils devinrent les Bois de la Floride, et on les trouve sur la carte.

Alors il alla au Sud et trouva Tout-ce-qu’il-y-avait-de-Tortue grattant des nageoires dans le sable qu’on lui avait préparé, et le sable et les rochers sifflaient à travers les airs et tombaient très loin dans la mer.

Kun ? dit Tout-ce-qu’il-y-avait-de-Tortue.

Payah kun, dit l’Aîné des Magiciens.

Et il souffla sur le sable et les rochers, là où ils étaient tombés dans la mer, et ils devinrent les belles îles de Bornéo, des Célèbes, de Sumatra et de Java et