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tes de défaite.) Demain, suivant l’apparence du ciel, il soufflera un bon vent. Aussi, demain, de bonne heure, j’enverrai tout notre bétail nord au nouveau pâturage. Cela fera une grande poussière pour les Anglais à voir de leur hélio là-bas. (Il montra du doigt une veilleuse clignotante qui poignardait les ténèbres d’ordres à un piquet limite éloigné.) Avec le bétail nous enverrons toutes nos femmes. Oui, toutes les femmes et les chariots dont nous pouvons disposer, et les poneys boiteux et les charrettes cassées que nous avons pris à la ferme d’Andersen. Cela fera une grande poussière. La poussière de notre retraite. Comprenez-vous ?

Ils comprirent et approuvèrent, et le dirent.

« Bravo. Il y a beaucoup d’hommes ici qui veulent aller chez eux retrouver leurs femmes. J’en laisserai aller trente pour une semaine. Les hommes qui désirent le faire me parleront ce soir. (Cela voulait dire que Jan avait besoin d’argent et que le congé serait accordé sur de strictes bases d’affaires.) Ces hommes auront la garde du bétail et veilleront à ce qu’il fasse une grande poussière pendant une longue partie du chemin. Ils courront, en outre, de côté et