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Le vingt décembre, on les réembarqua sur le Clarendon. C’était pauvre accommodement pour des héros. Il avait été condamné comme navire à coolies, était rempli de mille-pattes et autres animaux ramassés dans le commerce avec le Brésil ; ses machines se cassaient tout le temps, et son capitaine mourut d’exposition à l’air autant que d’inquiétude au cours d’un cyclone. De sorte que ce ne fut que le vingt-cinq janvier qu’il atteignit l’embouchure du Hugli.

Vers ce temps-là — nombre des hommes considérèrent probablement cela comme autrement sérieux que le feu — les troupes n’avaient plus de tabac, et rencontrant le navire américain Hamlet, Capitaine Lecran, au mouillage de Kedgeree, en route pour remonter le fleuve jusqu’à Calcutta, les officiers s’en allèrent à la rame demander s’il n’y avait pas de tabac à vendre. Ils racontèrent l’histoire de leurs aventures au patron, lequel dit : « Ma foi ! je suis content que vous soyez venus à moi, parce que j’ai un peu de tabac. Combien êtes-vous ? — Trois cents hommes », répondirent les officiers. Sur quoi le Capitaine Lecran fit sortir quatre cents livres du meilleur Cavendish, en même