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tenir la vieille barque à flot. » Pas un homme des troupes ne fit mine de se porter aux radeaux ; et lorsqu’ils s’aperçurent que le navire flottait encore, ils retournèrent tous doubler les postes de travail.

À ce point de l’histoire nous rencontrons Mr. Frazer, le mécanicien écossais, qui, comme la plupart de ses compatriotes, avait gardé son atout en réserve. Il savait que le Sarah Sands était construit à cloison étanche derrière la chambre des machines et les soutes à charbon ; et il proposa de percer la cloison pour pomper sur le feu. De plus il fit signe qu’on ferait bien d’enlever le charbon qui était dans les soutes, attendu que la cloison par derrière était presque chauffée au rouge, et le charbon sur le point de prendre feu.

Sur quoi des volontaires se laissèrent glisser dans les soutes, chaque homme pour la minute ou deux qu’il pouvait y tenir, et repoussèrent à la pelle le combustible déjà chaud et fumant ; puis d’autres volontaires furent descendus dans le feu de joie de l’arrière, et ne pouvaient-ils plus jeter d’eau dessus, qu’on les faisait remonter à moitié rôtis.