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d’étrangers et de racaille des quais ramassés à la dernière minute. Il se prouva pervers, feignant et insoumis.

Les aménagements pour les troupes étaient généreusement dépeints comme « inférieurs », et ce que les hommes appelaient « inférieur » en 1867, se verrait aujourd’hui qualifié d’indescriptible. Non plus, en dépit de l’urgence, le Sarah Sands ne semblait-il se presser. Il mit deux longs mois à atteindre le Cap, et y resta cinq jours à faire du charbon, pour n’en repartir que le vingt octobre. Vers ce temps-là il ne restait plus à l’équipage qu’à se mutiner ouvertement, et les troupes, qui devaient avoir pris quelque connaissance de la mer, eurent à faire sortir le navire du port.

Le sept novembre, presque trois semaines plus tard, une rafale l’atteignit, qui emporta son mât de misaine ; et il est à présumer que les troupes se décidèrent à réparer le dommage. Le onze novembre, commencèrent les véritables ennuis, attendu que dans l’après-midi de ce jour, à quatre-vingt-dix jours de Portsmouth, une troupe de soldats en train de travailler dans la cale vit de la fumée s’élever de l’écoutille