Page:Kipling - Du cran.djvu/153

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

l’aider, ils se contenteront de glapir et de hurler, et de se défiler s’ils voient Vidley.

— Nous aurions pu, nous autres, conduire cela », dit Me Turk lentement, en remontant le col de son veston à cause de la pluie qui balayait l'air au-dessus des Terriers.

Ses cheveux étaient de ce rouge acajou sombre qui va avec certain tempérament.

« Nous aurions dû, répliqua Corkran[1] avec une égale confiance. Mais ils s’étaient engagés là dedans comme s’il s’agissait d’une chasse aux moineaux. Je n’ai jamais levé de bétail, mais il me semble, à moâ-â-â ; qu’on peut aussi bien être stalky pour une chose que pas. »

Les vapeurs fumeuses de l’Atlantique chassèrent en volutes au-dessus de la tête des jeunes garçons. Hors de la brume, au vent, d’au delà de la barre grise de l’Arête des Galets, s’en venait l’incessant rugissement des houles longues d’un mille de l’Atlantique. Sous le vent, quelques poneys perdus et du bétail, propriété des électeurs du bourg de Northam, et jouets récalcitrants des élèves à leurs heures de loisir, se dis-

  1. Surnommé Stalky.