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la plus belle histoire du monde

Charlie me déclama son poème, et ce n’était guère pire que la moyenne de ses vers. Il avait lu ses livres religieusement, mais ne me remercia pas quand je lui dis que je préférais mon Longfellow non délayé de Charlie.

Puis nous reprîmes le manuscrit ligne par ligne. Charlie ripostait à chaque objection et à chaque correction par un :

— Oui, c’est peut-être mieux, mais vous ne voyez pas où j’en veux venir.

Charlie ressemblait, au moins par un côté, à un certain genre de poètes.

Il y avait un griffonnage au crayon sur le revers du papier.

— Qu’est cela ? dis-je.

— Oh ! ce ne sont pas des vers du tout. C’est quelque idiotie que j’ai écrite la nuit passée avant de me mettre au lit, et comme ça m’embêtait trop de chercher des rimes, j’en ai fait quelque chose en vers blancs à la place.

Voici les vers blancs de Charlie :