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la porte des cent mille peines

autant de bâtons sous le nez qu’autrefois, c’est signe de malheur, sûr comme la mort. Il est tout noirci en outre, et personne ne s’en occupe plus. C’est la faute de la Memsahib, je le sais, car lorsque Tsin-ling se risquait à brûler du papier doré devant l’image, elle dit que c’était du gaspillage, et que s’il faisait brûler un bâtonnet à tout petit feu, le Bon Dieu n’y verrait pas de différence. De sorte que maintenant nous avons des bâtons à trois quarts de colle qui mettent une demi-heure de plus à brûler, et qui empoisonnent, sans compter déjà l’odeur de la chambre. Il n’y a pas moyen de faire d’affaires quand on se met à ces machines-là. Le Bon Dieu n’aime pas cela. Je m’en aperçois bien. Très avant dans la nuit, quelquefois, il prend toutes sortes de couleurs bizarres, bleu, vert et rouge, tout comme au temps où le vieux Fung-Tching vivait, et il roule les yeux et frappe du pied comme un diable.

Je ne sais pas pourquoi je ne quitte pas la maison pour m’en aller fumer tranquille au