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la porte des cent mille peines

choses ; tout comme sur le cercueil dans le coin.

À la fin de la troisième pipe les dragons se mettaient à danser et à se battre. Je les ai suivis des yeux pendant bien des nuits, bien des nuits. Je réglais ma consommation là-dessus, et maintenant il me faut une douzaine de pipes pour les faire bouger. En outre, ils sont tout en loques et très sales, comme les nattes, puis le vieux Fung-Tching est mort. Il mourut il y a deux ans, et me donna la pipe dont je me sers toujours maintenant, une pipe d’argent, avec des bêtes singulières qui rampent tout le long du réceptacle à la base du fourneau. Avant cela, je crois, je me servais d’une grosse tige de bambou à fourneau de cuivre, un tout petit fourneau, avec un bout de jade vert. Elle était un peu plus épaisse qu’une tige de canne ordinaire et très douce à fumer. Le bambou semblait boire la fumée. L’argent ne fait pas de même, et il faut le nettoyer de temps à autre, ce qui donne beaucoup de mal, mais je la fume en mémoire du vieux. Il a tiré bon profit de