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contes choisis

vie à Fung-Tching dans un procès à Calcutta lorsqu’il était avocat) ; un autre Eurasien, comme moi, de Madras ; une femme métisse et deux hommes qui disaient venir du Nord. Je crois qu’ils devaient être Persans, Afghans ou quelque chose comme cela. Il n’en reste que cinq vivants maintenant, mais nous venons régulièrement. Je ne sais pas ce qui est arrivé aux Babous ; quant à la femme de bazar, elle mourut au bout de six mois de la Porte, et je crois que Fung-Tching garda pour lui ses bracelets et son anneau de nez, mais je n’en suis pas sûr. L’Anglais, lui, buvait autant qu’il fumait, et disparut. Un des Persans se fit tuer une nuit dans une bagarre près du grand puits voisin de la mosquée, il y a longtemps de ça, et la police condamna le puits parce qu’on le disait plein d’air empoisonné. On trouva l’homme mort au fond. Ainsi, vous voyez, il n’y a que moi, le Chinois, la femme métisse que nous appelons la Memsahib (elle vivait avec Fung-Tching), l’autre Eurasien et l’un des Per-