Page:Kipling - Contes Choisis, 1918.djvu/251

Cette page a été validée par deux contributeurs.
247
l’homme qui voulut être roi

acheter des fusils Martini, fabriqués à la main, et qui sortent des arsenaux de l’amir à Kaboul, à un des régiments hératis de l’amir, des gens qui auraient vendu les dents de leurs mâchoires pour des turquoises.

Je restai un mois à Ghorhand. Je laissai au gouverneur le dessus de mes paniers pour qu’il se taise, et graissai la patte au colonel du régiment. En fin de compte nous emportâmes plus de cent martinis faits à la main, cent bons jezails[1] de Kohat qui portent à six cents mètres, et quarante charges de mauvaises munitions pour les fusils. Je rentrai avec tout, et en fis la distribution parmi les hommes que les chefs m’envoyaient à dresser. Dravot était trop affairé pour s’occuper de ces choses, mais l’ancienne armée que nous avions formée m’aida et je mis sur pied cinq cents hommes, bons manœuvriers, et deux cents capables de porter à peu près les armes. Jusqu’à ces pétoires fabriquées à la main et au tire-bouchon, qui leur semblaient

  1. Fusils à pierre.