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l’homme qui voulut être roi

m’émerveiller. Mon œil n’aurait pu discerner le moindre accroc dans les déguisements. La scène du Serai attestait leur perfection pour le jugement indigène. Une chance donc se présentait pour Carnehan et Dravot de cheminer à travers l’Afghanistan sans se trahir. Mais au delà ils trouveraient la mort, une mort affreuse et sûre.

Dix jours plus tard, un indigène de mes amis, qui me mandait les nouvelles les plus récentes de Peshawer, terminait sa lettre en ces termes : « On a beaucoup ri par ici à cause d’un certain mullah qui est fou et s’en va, assure-t-il, vendre des colifichets et des babioles, qu’il appelle des charmes puissants, à S. M. l’amir de Bokhara. Il a traversé Peshawer et s’est joint à la seconde kafila d’été qui va à Kaboul. Les marchands sont contents, ils s’imaginent, par superstition, que des fous de la sorte portent bonne chance. »

Les deux avaient donc passé la frontière. J’aurais prié pour eux, mais, cette nuit-là, un vrai