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contes choisis

cées là sur ces deux chameaux, dit Dravot. Nous ne nous ferons pas pincer. Nous passons le Khyber avec une vraie kafila. Qui toucherait un pauvre fou de mullah ?

— Avez-vous tout ce qu’il vous faut ? demandai-je, vaincu par la surprise.

— Pas encore, mais ça viendra bientôt. Donnez-nous un souvenir de votre obligeance, frère. Vous m’avez rendu service hier et l’autre fois aussi à Marwar. La moitié de mon royaume sera pour vous, comme dit la chanson.

Je détachai une petite boussole-fétiche de ma chaîne de montre et la tendis au mullah.

— Adieu, dit Dravot en me tendant la main avec circonspection. C’est notre dernière poignée de main à un Anglais pour bien des jours. Serre-lui la main, Carnehan ! cria-t-il, comme le second chameau me dépassait.

Carnehan se pencha et me serra la main. Puis les chameaux s’effacèrent dans la poussière de la route, et je restai tout seul, à