Page:Kipling - Contes Choisis, 1918.djvu/204

Cette page a été validée par deux contributeurs.
200
contes choisis

vingt-quatre heures, et les gens des stations d’été interrompent leurs plaisirs pour dire : « Mon Dieu, qu’est-ce qui empêche ce journal d’être brillant ? Il se passe bien assez de choses par ici. »

Voilà le côté sombre de la situation, et, comme on dit aux annonces : « Il faut en goûter pour en juger. »

Ce fut en cette saison — pire que jamais cette année-là — que le journal inaugura le système d’imprimer le dernier tirage de la semaine dans la nuit du samedi, c’est-à-dire le dimanche matin comme les journaux de Londres. Précieux avantage qui permettait, une fois la copie sous presse, au rédacteur éreinté de commencer dans la fraîcheur du matin un somme avant que la chaleur le réveillât. L’aube fait baisser le thermomètre de 54° à 42° — et l’on n’imagine pas comme il fait froid à 42° à l’ombre quand on n’a jamais prié pour cette température-là.

Un samedi soir, il me revint l’aimable obligation d’achever le journal tout seul. Un roi,