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amour-des-femmes

nom de Dieu ! ces pauvres régiments, qui ne comptaient pas un sabot valide par escadron, y répondent, et les hommes avec, qui titubaient en selle ! Nous tâchons de leur envoyer un hurrah au passage, mais il ne sortit qu’une espèce de grosse toux, moitié grognement, de sorte qu’il devait y en avoir beaucoup qui se sentaient comme moi. Oh ! mais j’oublie ! Les Fly-by-night[1] attendaient leur second bataillon, et, lorsqu’il parut, marchait en tête — la selle vide — le cheval du colonel. Les hommes l’adoraient ; on peut le dire. Il était mort à Ali-Musjid, en revenant. Ils attendirent jusqu’à ce que le reste du bataillon fût en vue et alors — contre toute espèce d’ordres, car je vous demande un peu qui avait besoin d’un air pareil, ce jour-là ? — ils rentrèrent à Peshawer au pas d’enterrement, en jouant une marche funèbre à décrocher les entrailles à tous ceux qui entendaient. Ils passèrent juste devant notre front, et (vous connaissez leurs uniformes) noirs comme des

  1. Vole-la-nuit.