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contes choisis

crois bien qu’il pleurait comme une des femmes dont il avait parlé.

Une bonne moitié de ce qu’il me dit, c’était comme des ordres de brigade pour moi. Mais, d’après le reste, je devinais quelque chose de son mal. C’était le jugement de Dieu qui l’agrippait au talon, comme je l’en avais averti dans la caserne du Tyrone. Les lingots chantaient de plus belle autour de notre rocher, et je dis pour le distraire : « Chaque mal a son heure, » que je dis. « Ils vont tâcher de prendre le camp d’assaut d’ici une minute. »

Je n’avais pas parlé voilà un Paythan qui s’aboule à plat ventre, son couteau entre les dents, à pas vingt mètres de nous. Amour-des-femmes saute sur ses pieds en gueulant, l’homme le voit et court dessus (il avait laissé son fusil sous le rocher), le couteau en l’air. Amour-des-femmes ne bouge pas d’un cheveu, mais, par le Dieu vivant, vrai comme je l’ai vu, voilà une pierre qui tourne sous le pied du Paythan, et il s’étend de tout son long, pendant