Page:Kipling - Contes Choisis, 1918.djvu/144

Cette page a été validée par deux contributeurs.
140
contes choisis

de juste, j’allais de-ci de-là voir si je retrouverais quelqu’un qui se souviendrait de moi. Le second homme que je rencontre — et comment je ne l’avais pas vu pendant l’affaire, du diable si je le sais — c’était Larry, toujours beau garçon, mais plus vieux, par la raison du motif. « Larry, que je dis, comment va ? » — « Tu te trompes de nom, » qu’il me dit, avec son sourire de monsieur. « Larry est mort depuis ces trois années. On l’appelle « Amour-des-femmes » maintenant, » qu’il dit.

Je vis, par là, que la vieille folie le tenait encore, mais le soir d’un combat ça n’est guère le moment pour se confesser, et on s’assit tous deux, affaire de reparler de l’ancien temps.

« On me dit que tu es marié, » qu’il dit en fumant sa pipe à petites bouffées. Es-tu heureux ? »

« Je le serai, une fois de retour au Dépôt. C’est une drôle de lune de miel. Je n’ai poussé qu’une reconnaissance. »

« Je suis marié aussi, » qu’il dit, en souf-