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contes choisis

à voix basse. Nous leur avons fait le coup si souvent avec des histoires de nourrice que, lorsqu’il s’agit de vérité pure… Je voudrais essayer la chose dans un journal de Londres. Là, cependant, vous avez la parole le premier.

— Pas le moins du monde. Je n’en dirai pas un mot dans nos feuilles. Je vous les laisse. Trop heureux. Mais, au moins, vous allez câbler chez vous ?

— Non. Pas si je peux faire le coup ici et épater les Anglais.

— Vous n’y arriveriez pas avec ce gâchis de trois colonnes d’en-têtes, croyez-moi. Ils ne s’épatent pas aussi vite que certaines gens.

— Je commence à le croire aussi. Est-ce qu’on s’étonne jamais de rien du tout dans ce pays-ci ! dit-il en regardant par la portière. Quel âge a cette ferme ?

— Neuve. Elle ne peut pas avoir plus de deux cents ans.

— Hum. Les champs aussi ?