physiquement douloureuse. La plupart des conspirateurs ont des imaginations étendues. Mulcahy se voyait, gisant à terre dans la nuit, et mourant de diverses causes. Toutes étaient horribles ; la mère de New-York était bien loin ; et le régiment, cette machine qui, une fois que l’on est pris dans son engrenage, vous entraîne en avant que vous le vouliez ou pas, se rapprochait chaque jour un peu plus de l’ennemi !
On les mena dans la plaine de Marzum-Katai, et avec l’aide des Boneens Noirs, ils y livrèrent un combat qui n’a jamais été relaté dans les journaux. Grâce, comme beaucoup le croient, aux ferventes prières du père Dennis, non seulement l’ennemi accepta de se battre en terrain découvert, mais il livra un superbe combat, comme le surent plus tard beaucoup de mères irlandaises en pleurs. Ils se rassemblaient derrière des murs ou se précipitaient dans la plaine en masses hurlantes, et faisaient en artillerie des prodiges de poivrots. Il était sage de garder une forte réserve et d’attendre le moment psychologique que préparaient les shrapnells stridents. C’est pourquoi les Mavericks se couchèrent en ordre dispersé sur la crête d’un monticule pour surveiller la pièce en attendant que ce fût leur réplique. Le père Dennis, dont le devoir était, à l’arrière, d’adoucir les maux des blessés, avait naturellement trouvé moyen de se porter tout en avant de ses compagnons, et il se coucha tel un phoque noir tout de son long dans l’herbe. Mulcahy