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L'AZUR ET LES LILAS


Oh ! je l’aime ! Je veux pour lui plaire être pur,
Etre bon, ordonner pieusement ma vie ;
Son regard a rendu à mon âme ravie
La robe d’innocence à ceinture d’azur !
 
Ma Bien-aimée est comme un oiseau dans les branches
D’un pécher rose ou d’un mélèze reverdi ;
Auprès d’Elle, mon âme est comme en paradis
Dans l’avril bleu, moussant d’écume verte et blanche.
 
Elle est charmante, elle est heureuse, elle dit oui ;
L’avril léger gazouille en son œil ébloui ;
Elle est pareille à la fauvette à tête noire ;
Son regard est si doux que je le voudrais boire.

Elle va, elle vient, elle s’assied, sourit,
Et se redresse, et marche, et sa robe décrit
Avec un doux frou-frou des courbes gracieuses, —
Et mon âme en chantant suit la capricieuse !


1906.